La
cuisson des pommes de terre est interdite en France ...
COUP
DE GUEULE !!!
Mon site n'est
pas un blog. Presque
tout le monde est aujourd'hui capable d'en faire un avec des outils
comme Dotclear (logiciel libre
distribué gratuitement selon les
termes de la
GNU General Public License, PUB !!!) mais
je n'en ai pas l'utilité, je ne saurais pas quoi écrire.
Cette page
est plutôt un "coup
de gueule" car ma tendance "écolo", fortement
développée depuis quelques années grâce
à Clément, est mise à mal depuis qu'il m'a fait
découvrir cette semaine un texte de loi : "Loi nº 2006-11
du 5 janvier 2006 art. 70 II, VI Journal Officiel du 6 janvier
2006 en vigueur le 1er juillet 2006".
Voici un
extrait du texte (c'est un
extrait, et vous pouvez pensez que sorti du contexte, je fais dire au
texte ce que je veux ... Aussi, vous trouverez en bas de page
le moyen d'aller vous-même voir le
texte sur le site officiel http://www.legifrance.gouv.fr/)
Article
L253-1 :
I.
- Sont
interdites la mise sur le
marché, l'utilisation
et la
détention par l'utilisateur final des produits
phytopharmaceutiques
s'ils ne bénéficient pas d'une autorisation de mise sur
le marché ou
d'une autorisation de distribution pour expérimentation
délivrée dans
les conditions prévues au présent chapitre.
L'utilisation des
produits mentionnés au premier alinéa dans des conditions
autres que
celles prévues dans la décision d'autorisation est
interdite.
II. - Au
sens du
présent chapitre, on entend par :
1º
Produits
phytopharmaceutiques : les
préparations
contenant une ou
plusieurs substances actives
et les produits composés en tout ou partie
d'organismes génétiquement modifiés
présentés sous la forme dans
laquelle ils sont livrés à l'utilisateur final, destinés
à :
a) Protéger
les
végétaux ou
produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou
à prévenir leur action ;
b) Exercer
une action sur
les processus vitaux des végétaux, dans la mesure
où il ne s'agit pas
de substances nutritives ;
c)
Assurer la
conservation des produits végétaux, à l'exception
des
substances et produits faisant l'objet d'une réglementation
communautaire particulière relative aux agents
conservateurs ;
d) Détruire
les
végétaux indésirables ;
e) Détruire
des
parties de végétaux, freiner ou prévenir une
croissance indésirable des végétaux ;
Il y a
quelques jours, nous avons cherché un moyen écolo,
bio et tout le tintouin d'enlever les herbes qui poussent sur la rue,
car cela est interdit par le règlement de notre lotissement.
Déjà qu'un de nos voisins a utilisé du
désherbant qui a
transformé un champs en désert, désherbant qui se retrouve avec
l'écoulement des eaux fluviales directement dans le lac,
à 10 m, où des gens pêchent, et mangent le produit de leur
pêche s'ils sont chanceux (quoique ...) ... J'ai trouvé des
infos sur le web : brûler la plante avec un espèce de lance-flamme,
verser de l'eau bouillante, ou de l'eau de cuisson de pommes
de terre. Ma super-voisine Mrs G. m'a dit que ça marche, sa
mère utilisait ce système. Cool ! Et voilà que je
lis ce texte !!
Petite
réflexion dans mon cerveau lui aussi un peu ramolli du bulbe : l'eau de
cuisson de pommes de terre agit comme désherbant apparemment
efficace. Il doit donc y avoir quelque chose dedans qui agit et tue les
mauvaises herbes. Genre "une
ou
plusieurs substances actives",
non ? Qui détruit
les végétaux indésirables, ou peut-être
détruit des parties de végétaux, freine ou
prévient une croissance indésirable des
végétaux ?
Aïe Aïe Aïe ... c'est donc un produit
phytopharmaceutique ! Alors
si je fais cuire des pommes de terres, je détiens avec l'eau de
cuisson un
produit phytopharmaceutique qui ne bénéficie pas d'une
autorisation de mise sur le marché ou
d'une autorisation de distribution pour expérimentation (pas d'allusion
à mon boulot SVP,
c'est sérieux ici, quoi !) ... Si en plus je décide de
verser cette eau de cuisson sur mes mauvaises herbes, moi,
l'utilisatrice finale de base, j'utilise un
produit
phytopharmaceutique qui ne bénéficie pas d'une
autorisation de mise sur le marché ou
d'une autorisation de distribution pour expérimentation ... !
Alors là, je vous
entends
d'ici, par signaux électriques interposées : tu exagères
Véronique !! On m'a déjà traitée de
terroriste sur un chat cette semaine, alors vous pouvez y aller, je
suis blindée. Mais vous allez voir que je n'exagère pas
tant que ça ...
Vous
connaissez le purin
d'Ortie ? c'est un produit qui permet de fertiliser le sol et de lutter
naturellement contre
les maladies ou
invasions: le purin d'Ortie permet de lutter
préventivement contre les doryphores et l'oïdium. Vous
en trouverez la recette ici.
Pour la culture "bio", c'est pas mal du tout !
Alors allez
lire cet article :
Le
31 août 2006, les services de la Répression des Fraudes et
les services
de la Protection des Végétaux (la police des plantes!)
sont intervenus
chez Eric Petiot, paysagiste qui nous apprend
aussi que le site des Editions du
Terran
met
en ligne les éléments concernant la perquisition chez M.
Eric Petiot et notamment les
procès-verbaux."
Allez aussi
écouter
l'émission de radio Purin
d'ortie
que j'ai
trouvée sur le blog de
Raffa (blog génial !!)
Il y a a aussi l'article L253-7 : Toute
publicité
commerciale et toute
recommandation
pour les produits
définis à l'article L. 253-1 ne peuvent porter que
sur des produits
bénéficiant d'une autorisation de mise sur le
marché et sur les
conditions d'emploi fixées dans ces autorisations.
Alors soyons clair : ce que j'ai fait ci-dessus peux me faire aller en prison...
Article L253-17
I. - Est puni de deux
ans
d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende :
4º
Le
fait de faire la
publicité ou de recommander l'utilisation
d'un produit défini à l'article L. 253-1 ne
bénéficiant pas d'une
autorisation.
Pour ne pas aggraver mon cas, je souhaite faire une déclaration solennelle : JE NE METS PAS
d'eau de cuisson de pommes de terres dans mon jardin, d'ailleurs, JE NE
FAIS PAS cuire de pommes de terre... Parce que si je le faisais, je serais encore une fois hors la
loi ! Et voici ce que je risquerais
:
Article L253-17
II. - Est
puni de six mois
d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende :
1º Le
fait d'utiliser un
produit défini à l'article L. 253-1 s'il ne
bénéficie pas d'une autorisation ;
2º
Le
fait pour l'utilisateur final de détenir en vue de
l'application un produit défini à l'article L. 253-1
s'il ne bénéficie
pas d'une autorisation ;
Il parait
que "ce n’est pas l’esprit de la loi et que les débats
parlementaires le prouvent bien" (source, http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/pl_orientation_agricole.asp) MAIS ILS L'ONT
ECRIT !!! C'EST LA LOI
MAINTENANT ! Vive les lobbies des industries chimiques...
En plus c'est bête car je
m'étais dit qu'utiliser l'eau de cuisson des pommes de terre
comme désherbant serait sympa : on ferait des frites, et
chez nous, on en mange jamais ... :-(
Agir ?
Je sais que
cela sert à rien, mais je compte bien écrire
aux signataires de cette loi : le Président de la
République, Jacques Chirac, le Premier
ministre, Dominique de Villepin, le ministre de l'emploi, de
la cohésion sociale et du logement, Jean-Louis Borloo, le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, Thierry
Breton, le garde des sceaux, ministre de la justice, Pascal
Clément, le ministre
de la santé et des solidarités, Xavier
Bertrand, le ministre de l'agriculture et de la pêche, Dominique
Bussereau, la ministre
de l'écologie et du développement durable,
Nelly Olin, le ministre de l'outre-mer, François Baroin;
avec une mention spéciale pour : le ministre de la santé et des
solidarités, le ministre de l'agriculture
et de la pêche, la ministre de l'écologie
et du développement durable (!!!). Genre :
Madame
/ Monsieur,
Je viens de prendre
connaissance de la loi nº 2006-11 du 5 janvier
2006 art. 70 II, VI Journal Officiel du 6 janvier 2006 en vigueur
le 1er juillet 2006, et j'aimerais bien que vous m'expliquiez
comment je vais maintenant pouvoir utiliser l'eau de cuisson des
pommes de terre comme désherbant naturel sans aller en prison ou
payer des dizaines de milliers d'euros, moi qui ai une âme
d'écologiste. Ne croyez vous pas qu'il faut arrêter de
déverser dans la terre tous ces produits chimiques qui se
retrouvent dans nos nappes phréatiques, notre seule source
d'eau potable, qui s'amenuise de jour en jour ? Ne peut-on utiliser ce
que la nature
nous donne, car elle a je crois beaucoup en elle pour nous servir
sans trop la desservir ?
Malgré le
respect que je vous dois, je dois vous dire que je suis
atterrée par cette loi que vous avez validée.
Recevez, Madame /
Monsieur, mes salutations distinguées.
Ensuite, je
compte envoyer ce texte et les adresses à
tout mon carnet d'adresses en leur demandant de faire idem.
Allez, bises et à bientôt.
Véronique
Pour aller vous-même voir les
textes officiels
Aller sur http://www.legifrance.gouv.fr/
(le service public de la diffusion du droit, à mettre dans vos
favoris !!)
Cliquer sur "les
codes"
Cliquer sur
"CODE RURAL"
Cliquer sur
"Partie Legislative"
Aller chercher
les articles L253-1 à L253-17 dans le Livre II
"Santé publique vétérinaire et protection des
végétaux", Titre V "La protection des
végétaux", Chapitre III "Mise sur le marché des
produits phytosanitaires"
Pour
information, voici le sommaire :
Section 1 Dispositions
générales
(Articles L253-1 à L253-8)
Section 2 Exercice du
contrôle (Articles
L254-3 à L254-6)
Section 3 Dispositions
diverses (Article
L254-7)
Section 4 Dispositions
pénales
(Articles L254-8 à L254-10)